En attendant l'antépénultième "sommet de l'UE de la dernière chance"...

Une semaine vécue qui aura apporté son lot de tristes nouvelles à un trading forex plutôt stoïque face à l'effluve d'actualités macroéconomiques d'une morosité certaine. D'ailleurs sur la foi d'un cac 40 ne rendant sur son score hebdomadaire qu'un demi-pourcent, force est de reconnaître que les investisseurs ont paru déconnecté des réalités. ZEW et IFO germaniques en berne, PMI chinois et européen sur la voie de la décélération voire de l'écroulement, Bernanke ternissant la conjoncture chez l'oncle Sam par rapport aux précédentes projections de la Fed tout en n'offrant que la prolongation de l'opération de rollover des titres en portefeuille de la réserve fédérale, le "Twist" en vue de soulager les taux longs... Quant aux fameuses réunions en Europe très attendues, Eurogroupe jeudi et le quatuor Merkel-Hollande-Monti-Rajoy avant le week-end, gageons bien volontiers qu'elles accouchèrent du strict minimum. Bref, le marché des devises a connu des séances où le trader est resté sur sa faim. Avec le sommet de l'UE qui se profile sous 4 jours, souhaitons que nous aurons davantage de consistance à nous mettre sous la dent, histoire de faire crépiter des courbes graphiques en mal de sensations...
 
La Grèce tout auréolée de son nouveau gouvernement est allée prôner son cas devant les ministres des finances des 17 à Luxembourg. Pour autant des doléances de délais supplémentaires d'Athènes afin de se conformer aux impératifs budgétaires des bailleurs de fonds peuvent être suspectées par la communauté internationale : la diplomatie hellène jouerait-elle la montre ? En effet, beaucoup se résignent à croire que la finalité de toutes ces aventures à travers des sanctions sans pitié ne débouche sur une éviction de la périphérique du système monétaire unique. Allonger de deux années le temps pour que l'état exsangue puisse engager sérieusement toutes ses réformes relève presque de l'anecdote ! Les inspecteurs de la troïka de retour au pays aujourd'hui auront tout loisir de discuter avec les instances grecques à ce sujet éventuellement, sans omettre de brandir un rapport attestant a priori que 70000 fonctionnaires ont été engagés en violation avec les engagements pris en 2010-2011 d'après une entrefilet paru dimanche dans le magazine "To Vima"... Les salles de marchés ne se font plus d'illusions selon ce que nous relations dans un édito euro dollar : la fatalité nous conduit nécessairement à se demander s'il ne vaut mieux pas se couper un pied en se séparant de la Grèce au lieu de traîner un malade à qui l'on fait des misères de surcroît en lui assénant des cures de régime sans cesse toujours plus fortes au moment où il serait à l'article de la mort ?
 
Puis il y a aussi l'Espagne ! Rajoy a dû respirer en découvrant que le secteur bancaire sur l'autel des enquêtes privées aurait besoin de "seulement" 62 milliards € de capitaux. Alors que l'UE est prête à dégainer jusque 100 milliards pour sauver Madrid sans en reconnaître la  situation qui aurait pu mettre la nation ibérique sous tutelle comme l'Irlande, le Portugal ou la Grèce, il appert que le premier ministre de la quatrième économie du vieux sol est rassuré par une facture moins salée qu'originellement estimée. Toutefois, il est très clair que la capitale ibérique n'en est pas encore sauvée compte tenu des grosses difficultés à se dégager de son endettement avec une récession qui pèse sur le redressement de l'activité et dont le chômage à quasiment 25% sonne le glas à lui seul ! Les craintes systémiques continuent leur travail de sape sur le trader forex eu égard par ailleurs à l'Italie qui est en proie à se débattre avec la spéculation in fine. Même si le contexte conjoncturel de Rôme est un peu moins grave (euphémisme de circonstance car il faut également donner un peu d'espoir en instillant quelques touches d'éclaircies dans un tableau sombre : il y va du relief artistique !), Monti se raccroche à l'idée du fonds de secours européen qui devrait racheter directement de la dette souveraine des membres en sale posture, opération à même de soulager les maux de ces économies.
 
Autant de sujets qui ne manqueront pas d'animer les communiqués des instances européennes dans les heures et jours qui suivent. Après l'entrevue en capitale romaine des quatre protagonistes avant le week-end, voici qu'un dîner de travail en tête-à-tête entre la chancelière allemande et le président de la République française est programmé à Paris mercredi. Décidément, ce sommet de l'UE, on s'y prépare en coulisses ! L'Elysée s'enorgueillit de la décision de consacrer 1% du PIB européen, soit environ 120 milliards d'euros, à la relance de la croissance. Au niveau des réjouissances du côté berlinois, on célèbre l'abandon de la mutualisation des dettes par euro-obligations, credo cher à Hollande jusqu'à ce que le chef de l'état de l'Hexagone ne décide de ranger dans sa poche l'idée. Le grand rendez-vous des 27 s'annonce assurément sous le sceau des arrangements entre amis. Les compromis seront les fers de lance des tractations autour de la table. D'ores et déjà, on peut redouter de timides et fades avancées comme souvent à ce "sommet de l'UE de la dernière chance".
 
Hormis la réunion des huiles européennes, les traders du marché des changes auront maille à partir avec quelques statistiques qui pourraient éclairer les lanternes des transactions en carnets : ainsi, dès cet après-midi les ventes de logements neufs aux Etats-Unis seront sur le gril. Plus tard dans la semaine, les commandes de biens durables us, le sentiment du consommateur selon le Conference Board et le PIB définitif de la bannière étoilée auront leur mot à dire. Notez que ce matin Draghi fera un crochet par Paris où Hollande le recevra. Le patron de la BCE évoquera le panorama européen et peut-être les pistes qu'il envisage afin de redorer le blason d'une économie en panne parmi lesquelles une baisse inédite du refi sous 1% dès juillet ? Techniquement l'analyse euro dollar prend acte du bris du 1.2620 au sud après que les cours de la paire phare du forex trading ne se soient cassé le nez en s'usant sur la résistance du 1.2720. Dans ce contexte, la dynamique est en faveur de l'USD. Le manque de résolutions sur notre rive pèse et redonne du lustre au billet vert en tant que refuge face aux doutes des cambistes. Notre toboggan rouge reste d'actualité plus que jamais en fonction d'une architectuire des bougies encline à de la faiblesse ici. Sous 1.2620 nous réitérons notre opinion négative et un repli en direction du 1.2420 est envisagé. Fourchette de day trading 1.2610/1.2470.

La suite avec les balises de trading EUR/USD et l'ensemble de nos études bourse/forex pour ce lundi sur le Foxy Trading Club.